mercredi 16 mai 2012

Les Bloggeurs, nouveaux Hérauts de la République, n'étaient pas invités !

Ne rêvez pas, je n'imagine même pas qu'un bloggeur puisse être un jour invité à l'investiture d'un Président de la République, fut il de gauche et aurait-il soutenu le bon candidat.


Je ne sais pas si nous avons contribué peu ou prou par nos écrits et nos opinions émises dans nos blogs respectifs à l'élection de François Hollande ou à la chute de Nicolas Sarkozy...  Peu importe...


Mais une chose est sûre, dès que le vote s'est exprimé, nous ne sommes plus personne, les bloggeurs retombent oubliés dans le vulgus-pecum de la masse du peuple qui crie et vitupère souvent pour rien !


On appelle le Peuple à l'unité nationale, mais nous les Bloggeurs, nous sommes aussi le peuple qui écrit et dénonce, alors pour les politiques nous sommes sûrement vus et vécus comme des espèces d'' OENII" incontrôlables. (Objets Electoralistes Non Identifiés, Impétrants) (Honni soit qui mal y pense ! )


Pourtant, que nous soyons de Droite ou de Gauche nous sommes souvent lus par des milliers d'internautes sur la toile qui est notre moyen d'expression par la dénonciation des faits ou la critique objective ou subjective de ceux qui pensent à notre place.


Vers 1789, il n'était pas simple de créer des "Canards révolutionnaires, tels que l'"Intransigeant" ou l'"Ami du peuple"et le seul risque n'était après tout que de perdre la tête...


Le 13 janvier 1898, le "J'accuse" d'Emile Zola (L'un des grands Bloggeurs de l'Histoire) fut publié par l'Aurore dans l'affaire Dreyfus  sous la forme d'une Lettre ouverte au Président de la République Félix Faure.


Mais aujourd'hui, nous avons nos machines étatiques et ministérielles bien huilées, grâce auxquelles un Etat peut s'introduire légalement par logiciel interposé, histoire de voir si la Liberté de s'exprimer ne déborderait pas trop sur l'opinion électorale.


Ne nous faisons pas d'illusions sur la liberté d'expression : les blogs sont surveillés, classiffiés, disséqués et au final évalués et notés en fonction de leur dangerosité supposée !


Zorro n'est plus de ce monde, et donc serons nous un jour entendus ou lus par François Hollande ou par le nouveau Gouvernement de Jean-Marc Ayrault, en cas de râlerie ?


On peut en douter car nous sommes quantités négligeables aux yeux des politiques et du pouvoir en place !


Les Français sont des Veaux, disait de Gaulle, alors que nous ne sommes que selon les composantes du caractère Gaulois : hâbleurs, ingrats, vélléitaires, prétentieux, mesquins, vachards, etc... (Source Agoravox, article de Dancharr du 08/09/2008)


Pauvres Bloggeurs, rien des dérives du sarkozysme ne nous épargnera... Pas même les derniers instants : Terminator et le grand Big-Brother sont déjà là... Claude Guéant a fait un dernier cadeau empoisonné aux libres penseurs écrivaillons du net ! 


Peu avant de faire ses cartons, le ministre de l'Intérieur a fait publier en urgence deux décrets majeurs sur le fichage des individus en France.


Le décret d'application de la très décriée Loi sur la sécurité - LOOPSI 2 -  imposée par Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux a été publiée au Journal Officiel du 8 mai 2012...


L'une des mesures phares de la Loppsi 2, le "fichier d'analyse sérielle". Derrière cette dénomination barbare se cache une véritable arme atomique contre la vie privée, puisqu'il s'agit ni plus ni moins d'exploiter ensemble toutes les données dont disposent l'État et ses services sur un individu. 


Cela inclut les données qui peuvent être réclamées à des entreprises, par exemple l'ensemble de l'activité sur Facebook, les communications par email, les sites web consultés depuis un abonnement à Internet, etc. (Source Nouvelobs.fr)



Ce n'est pas le seul cadeau de départ de Claude Guéant. La Loppsi 2 prévoyait déjà de fusionner les fichiers de police (Stic) et de gendarmerie (Judex), et de conserver des données jusqu'à quarante ans, grâce à un décret lui aussi paru très opportunément au JO, dimanche 6 mai, jour de l'élection de François Hollande. 
La loi permet donc désormais aux policiers et aux gendarmes des recoupements beaucoup plus précis, y compris avec des informations biométriques. Les abus dans les fichiers de Police étant nombreux, y compris au profit d'officines extérieures à l'État, les défenseurs de la vie privée ont exprimé leurs plus vives inquiétudes.

Liberticide de droite ou de gauche ou Abrogation LOOPSI 2 ?

Le fichier d'analyse sérielle peut exploiter des photos permettant l'identification des individus, via l'empreinte de leur visage (distance entre les yeux, courbes, positionnement du nez, etc.). 
Couplé au réseau national de caméras de vidéosurveillance (ou de vidéoprotection, leur appellation officielle), l'État dispose d'une arme redoutable contre les criminels, mais aussi contre l'ensemble de la population. 
Et c'est bien ce que dénoncent aussi les défenseurs de la vie privée pour qui, une nouvelle fois, au nom de la lutte contre le terrorisme, l'exécutif réduit drastiquement l'application de certaines libertés fondamentales.
Via ce nouvel outil, officiellement à la disposition des forces de police sous certaines conditions (de gravité de l'affaire, notamment), l'État se dote d'un arsenal de surveillance inquiétant. 
D'autant plus que, si certains décrets et lois devaient disparaître avec l'arrivée d'un gouvernement de gauche, les questions de sécurité ont toujours fait en France l'objet d'un consensus surprenant. 
Le plan Vigipirate, qui prévoit un État d'exception (étape intermédiaire avant l'État d'urgence et l'État de siège) et donc des dérogations à la Constitution, est en vigueur depuis le milieu des années 1990. Des gouvernements de droite et de gauche se sont depuis succédé, sans jamais le remettre en question. 
Il est donc peu probable qu'un changement de gouvernement remette en cause les "acquis" des lois sécuritaires face aux libertés fondamentales. On est bien loin de l'Allemagne, où le souvenir de la Gestapo puis de la Stasi a rendu les institutions allergiques à toute forme de fichage massif des citoyens.
LOOPSI 2 ou la quintescence du liberticide en démocratie renoue avec la tradition du fichage policier contre lequel  nous n'avons plus qu'à entrer en résistance...
François Hollande aura-t-il à coeur d'abroger une telle loi liberticide ou sera-t-elle inscrite définitivement aux oubliettes de l'histoire du "Dictionnaire des Libertés perdues" ?

Bloggeurs anonymes ou Anonymous... Rien à voir avec du cyber-terrorisme pourtant... 
Mais " Merde, tout de même, quels râleurs ces Bloggeurs Français " !  
Même pas invités, ils savent déjà que les roses de Hollande à peine écloses ne manquent pas de piquant !