Un Quartier de haute sécurité à domicile !
Dominique Strauss-Kahn a appris hier sa remise en liberté sous caution avec le versement en cash de la somme d'un million de Dollars et la mise en garantie d'une somme extravagante d'un montant de cinq millions de Dollars.
Ces mesures financières exceptionnelles sont assorties de tout un panel de contraintes extraordinaires : un appartement loué par Anne Sinclair à Manhattan sera truffé de caméras de vidéo-surveillance, la pose d'un bracelet électronique de surveillance périmétrique sera imposé à DSK, ainsi que la présence d'un garde armé à ses côté durant le temps que durera l'assignation à résidence.
Dominique Strauss-Kahn n'aura pas le droit de sortir de son appartement; sauf pour se rendre aux convocations de la justice américaine.
Autant dire qu'il s''agit là d'un "QHS", quartier de haute sécurité à domicile, en plein coeur de Manhattan, fabriqué de toutes pièces pour Dominique Strauss-Kahn selon les exigences du juge de la Cour Criminelle de New-York.
DSK ne pourra en outre recevoir que la visite de quatre personnes bien précises dans son appartement sous haute surveillance : celle de ses deux avocats, celle de Anne Sinclair et peut-être celle de sa fille Camille Strauss-Kahn.
Le montant total de ces mesures coûtera à la famille Strauss-Kahn la bagatelle de 200.000 Dollars par mois qui seront intégralement pris en charge par le couple.
Selon des acteurs et observateurs de la justice américaine, ces mesures sont reconnues extrêmement contraignantes pour Dominique Strauss-Kahn, à la mesure d'un personnage qu'a décrit au juge l'assistant du Procureur John Mc Donnell : un homme qui a les moyens de prendre la fuite avec un avion privé et qui pourrait ne jamais revenir aux U.S.A...
On croit rêver ! Dominique Strauss-Kahn présenté comme un homme de pouvoir, influent et corrupteur potentiel, et qui aurait, peut-être, la volonté de se soustraire à la justice américaine en se carapatant en douce des Etats-Unis...
Comme si il pouvait prendre la poudre d'escampette à bord d'un Falcon, avec le visage connu qui est le sien, et passer son temps à se soustraire à l'action de la justice américaine et à un mandat d'arrêt international, où qu'il soit dans le monde.
C'est incroyable lorsqu'on sait que DSK était il y a moins d'une semaine à peine, un possible candidat à l'investiture du Parti Socialiste pour l'élection à la Présidence de la République Française...
Hier encore, il était le patron du Fond Monétaire International, respectable et respecté, reconnu pour son action positive au poste qui était le sien.
Les chefs d'état, les ministres, les instances internationales, ses collaborateurs, et tous ceux qui ont eu à travailler en sa compagnie sont unanimes pour reconnaître les qualités exceptionnelles de l'homme d'Etat et du grand Patron de la finance mondiale.
C'était lui sans aucun doute, l'homme qui avait donné un coup d'arrêt à la crise financière mondiale en convainquant les chefs des états membres du G8 de soutenir les banques afin de stopper les immenses pertes de capitaux déclenchées par la dépréciation de la bulle financière des Subprimes qui avait engendré la faillite de la banque Lheman Brothers et entraîné dans la suite la crise du système financier mondial.
DSK avait fait le job au poste qui était le sien, et il était promis à un avenir plus brillant encore.
C'est donc cet homme que M. John Mc Donnell a présenté au juge ce jeudi en donnant force détails sur la personnalité de Dominique Strauss-Kahn, qui pourrait selon lui, représenter une "menace".
Il manque cependant un protagoniste de l'affaire qui est aussi le Procureur de l'Etat de New-York : M. Cyrus Vance, le patron de John Mc Donnell, que l'on a pas encore vu pour l'instant, pour qui l'ex Directeur général du FMI représente un dossier de choix.
Et puis il y a aussi Me Jeffrey Shapiro, qualifié de "petit avocat des causes civiles" par le Figaro qui sera mis en première ligne pour la défense de la plaignante accusatrice de Dominique Strauss-Kahn et supposée victime, Nafissatou Diallo, qui est une personne que la justice américaine croit sincère, mais dont on vient d'apprendre que son "frère", n'était en réalité pas son frère, mais un ami... Première faille, peut-être.
Que va-t-on découvrir ? Car maintenant vient le temps de la grande investigation.
Enfin, DSK est un peu plus libre, au moins dans sa tête, et c'est ce qui sera essentiel afin qu'il puisse réfléchir en compagnie de son épouse Anne Sinclair et de ses défenseurs Benjamin Brafman et William Taylor.
Le grand spectacle de l'innocence ou de la culpabilité d'un homme peut débuter !